Eric, vous accompagnez des entreprises et notamment des directions commerciales, dans leurs recrutements. Une fois le talent recruté, que mettre en œuvre pour le fidéliser ?

Eric Cayla : Ce qui est important, et c’est le travail de Sublica en amont, c’est déjà de s’occuper des managers et de les préparer à accompagner au mieux les nouveaux talents. Ce qui est capital dans la fidélisation, c’est de mettre du sens, et que cette quête de sens soit toujours accompagnée par un manager de proximité, pour savoir où en est le nouveau talent dans cette projection.

Un onboarding ne se fait pas uniquement avec des process, cela se fait aussi avec beaucoup de communication et de l’écoute très attentive.

C’est très important de considérer son collaborateur comme un client. Les Managers doivent également accepter l’apprentissage par l’erreur. On ne se pose jamais la question de la raison pour laquelle on a réussi ; on se demande toujours pourquoi on a échoué. Donc cette méthodologie et cette préparation amont sont importantes ; il faut veiller à ne pas se focaliser uniquement sur le nouveau collaborateur, mais aussi sur le manager du collaborateur, et l’aider à faire grandir son nouveau talent.

C’est plus compliqué de le faire en visio, mais il y a cependant des techniques, notamment avec Jean-René Levy, qui a développé cette spécificité.

 

Jean-René, vous accompagnez des entreprises dans leur transformation RH. Vous avez créé il y a 10 ans J3R, société de formation dans les domaines de la relation Clients, de la QVT et de l’animation avec la Process Comm. Pourriez-vous nous expliquer ce qu’est la Process Comm ?

Jean-René Lévy : La Process Comm vous donne un mode d’emploi : ce qu’il faut faire selon les profils. Cela signifie qu’avant même qu’une personne intègre une entreprise, je lui propose de débrifer de son inventaire de personnalité de Process Comm. Cela lui permettra de mieux se connaître, de mieux comprendre comment elle fonctionne, de mieux comprendre ses mécanismes de stress.

 

Comment est-ce perçu par les collaborateurs ?

J-R.L. : En général, ils sont bluffés. Cela permet de sensibiliser les manager à proposer un management personnalisé en fonction de la personnalité de leurs collaborateurs.

Je vous raconte un exemple : je discutais avant une formation avec un directeur commercial qui me confiait qu’il s’apprêtait à convoquer un de ses commerciaux à un entretien préalable de licenciement. Durant la formation, il a réalisé que ce collaborateur est d’un certain profil, très éloigné du sien. On s’est croisé un an plus tard, après qu’il ait appliqué la Process Comm ; non seulement il n’a pas licencié son collaborateur, mais en plus cette personne est devenue son bras droit.

Nous sommes passés de la situation de gâchis à une situation dans laquelle la personne était dans les meilleures dispositions.

 

Avez-vous des clés pour bien gérer un management à distance ?

J-R.L. : Je suis convaincu que la caméra est essentielle pour travailler à distance et échanger avec son équipe. Cela permet de déceler si les collaborateurs sont intéressés, captivés, enthousiastes. Avoir ce feedbcack est clé.

 

Propos recueillis par Agnès de La Hosseraye