2 visages s'imbriquant l'un dans l'autre, le symbole de la conscience

Dans ces temps particuliers, et exceptionnels, chacun y va de son commentaire. Comme à l’habitude me direz-vous, mais peut-être est-ce cette fois pour exorciser l’angoisse légitime liée à l’incertitude générale. Cette crise montre la partie visible de l’iceberg car au-delà du climat sanitaire anxiogène, finalement, dans notre fonctionnement économique qui carbure à l’incertitude déguisée en certitudes et arrogances, l’acceptation de l’inconnu ne serait-elle pas la clé de notre créativité mais aussi de notre humilité ?

Quoi qu’il en soit SUBLICA n’a pas envie de rajouter de la polémique à la polémique dans un climat où n’importe qui raconte n’importe quoi, mais souhaite tirer un premier constat simple et sincère, et ce sans se positionner en père la morale ou détenteur de la Vérité. Chez Sublica nous constatons que depuis de nombreux mois, voire de nombreuses années, c’est bien la valeur et la reconnaissance des métiers utiles qui sont en souffrance.

Dans nos sociétés hyper-communicantes, nous célébrons, nous fêtons, par prétexte tout et n’importe quoi, où le sens du sacré perd souvent sa force et sa symbolique.

Par exemple la journée de la femme le 8 mars. Ne dit-on pas que la femme est l’avenir de l’homme ? Ce sont bien nos mamans qui nous accouchent, ne devraient-elle pas être célébrées tous les jours sauf le 8 mars ?

Et pourquoi célébrer à distance tous ces Soignants à 20h ? Pourquoi le faire maintenant ? N’est-ce pas trop tard ?

De nombreuses personnes sont confinées avec leurs enfants et ne font pas uniquement leur (télé)travail. Ils ne font pas les devoirs de leurs enfants, mais font l’école pour leurs enfants, et mesurent à quel point le beau métier d’enseignant est dur et exigeant, et pourtant si mal reconnu de nos jours. Mais malheureusement ce métier n’est pas une exception. Elles sont très nombreuses ces professions que l’on ne reconnait plus, voir même que l’on méprise.

Nous sommes dans une sorte d’ingratitude permanente à leur endroit, alors même que bon nombre de métiers et de fonctions méritent d’être reconnus, hors pandémie ou crise sanitaire.

Le personnel des crèches, le personnel soignant, le personnel scolaire, les agriculteurs, tous les services publics, les éboueurs, les livreurs, les caissiers… tous ces métiers qui ne sont pas valorisés, pas reconnus, ou trop tard, ne méritent-ils pas un autre traitement ?

Personne n’applaudit à 20H00 nos agriculteurs qui pourtant nous nourrissent tous les jours, nous et nos poubelles. Ces agriculteurs exploités comme jamais par un système mais aussi par nos silences, qui ont du mal à finir les milieux de mois et qui connaissent un taux de suicide très élevé.

Alors oui, nous pouvons applaudir ce personnel soignant et tous ceux qui le méritent le soir à 20H00 (franchement on pourrait y passer la nuit tellement il y a de professions ignorées). Le fait-on parce que nous n’avons rien d’autre à faire? … Est-ce vraiment sincère ? Et demain, quand tout ira mieux !!!

Est-ce que leurs salaires seront revalorisés ? Est-ce qu’ils seront enfin reconnus ? Est-ce que nos politiques vont enfin se bouger pour l’essentiel ?

Qu’est-ce qui légitimise dans nos sociétés dites civilisées que l’on paie nos professeurs d’écoles, nos infirmières, nos paysans, nos chercheurs… si peu comparativement aux grands acteurs du cirque moderne ?

Réalistes, nous pensons que de cette crise nous n’en tirerons malheureusement que peu de leçon. Et pourtant les métiers utiles doivent être valorisés et reconnus en toutes circonstances.

L’égalité salariale entre hommes et femmes est aussi un sujet fondamental pour une société économique mature et responsable, la reconnaissance et l’investissement massif, solidaire et collectif doivent se faire aussi pour les métiers utiles qui garantissent la cohérence et la santé sociétale.

Comme le disait Jean MERSCH, il faut mettre l’économie au service de l’homme et non l’inverse !

L’idée n’est pas de dire, ici, si tel ou tel métier est bon ou mauvais. L’idée est de définir ensemble les métiers indispensables à une société plus mature, plus responsable, plus solidaire et donc plus juste.

Soyons grands et tirons quelques enseignements de cette expérience. Et que l’on puisse ensuite agir pour la reconnaissance de ces métiers. Un mal français : A force de ne pas payer directement les services, nous avons perdu la valeur des choses. Pire, nous sommes dans un dû qui ne se mesure plus et qui favorise l’ingratitude. Le lien est coupé depuis trop longtemps avec toutes ces professions nécessaires, et deviennent par la force des choses invisibles à nos yeux et à nos cœurs.

Dans ces moments très particuliers, nous pensons à tous ceux qui sont en première ligne, et pas uniquement le personnel soignant, et qui continuent à exercer leur profession avec dignité.

Ne sous-traitons plus ce pouvoir au politique, celui de la reconnaissance de nos métiers. Ils ont depuis trop longtemps diviser pour mieux régner. Agissons maintenant et ensemble. De notre côté nous sommes en réflexion de propositions et d’engagements et avons très envie de mettre en lumière des métiers à travers des personnalités, des histoires, des vécus… Que les politiques arrêtent de nous raconter des histoires, de nous opposer les uns aux autres, et c’est à nous acteurs professionnels d’échanger, de se redécouvrir, de se raconter, de se comprendre et de se respecter. SUBLICA, s’y engage à son humble niveau, dans un premier temps par la promotion (témoignages, photos, vidéos, etc.) de métiers utiles et ignorés. A ceux qui veulent nous rejoindre dans cette aventure de communication objective, soyez les bienvenus !!!