L’arrivée des nouveaux talents nous incite à repenser les modes de travail.

Les jeunes générations ne veulent plus du CDI classique, elles tendent vers davantage de flexibilité.

Eric Cayla, vous êtes en contact permanent avec des candidats, avec des dirigeants. Que constatez-vous ?

Eric Cayla : On constate une demande collective de liberté, de souplesse pour les uns et les autres. Je trouve que ce nouveau mode de fonctionnement avec d’avantage de prestataires indépendant améliore les relations. 

On n’est plus dans un rapport dominé / dominant, mais partenariat / équipe : c’est un entrepreneur de son entreprise qui parle avec un entrepreneur de sa propre carrière. Évidemment, pour l’entrepreneur, cela libère beaucoup de choses, notamment le fait de ne pas avoir de charge à payer.  Cela équilibre les relations.

Certaines personnes ne sont pas favorables à cela car elles ont besoin d’une sécurité ou psychologique ou financière procurée par le CDI. Mais au final, le CDI ne protège pas plus qu’un contrat d’indépendant.

J’en ai pour preuve un de mes collaborateurs qui, en étant indépendant, a pu faire un prêt.

 

Comment manager des indépendants ? ? 

E.C. : De la même manière que vous établissez un contrat avec un partenaire, vous acceptez la méthodologie, le comportement de l’indépendant. Cette liberté fidélise. L’indépendance n’est pas antinomique de l’appartenance. L’appartenance c’est une vision, une histoire, un projet commun, peu importe le statut.

Dès que l’on met une relation de subornation à cette relation de liberté, on a perdu.

L’appartenance et la fidélisation impliquent d’accepter que le collaborateur soit libre.

C’est une influence anglo-saxonne et ce phénomène s’est accéléré avec le confinement. On s’est rendu compte des bénéfices de la visio : on peut être tout aussi efficace, c’est moins polluant, cela prend moins de bande-passante. Beaucoup de réunions ne servent à rien, que ce soit en interne ou avec des prospects ou des clients. Ce développement de l’indépendance ne va pas s’arrêter là.

L’État et les institutions s’adaptent et mettent en place des actions intéressantes, comme les aides qui ont été proposées aux indépendants pendant le confinement, à hauteur de 1500eur par mois.

 

Le CDI est donc voué à disparaître ?

E.C. : Si le format du CDI ne s’adapte pas, s’il ne fait pas preuve de flexibilité, je pense qu’on s’orientera vers un mode de contrat plus souple.

 

Propos recueillis par Agnès de La Hosseraye

 

 

Pour voir l’interview en vidéo, c’est par ici : https://youtu.be/_lbzqkSUByY