Interview d’Eric Cayla, fondateur de Sublica

Eric Cayla, on commence à avoir un peu de recul sur les nouveaux modes de travail ; quelles sont d’après vous les bonnes pratiques d’hier et d’aujourd’hui ?
Eric Cayla : la bonne formule, c’est la formule hybride. Un feu a besoin d’oxygène ; le télétravail, c’est l’oxygène de l’entreprise. C’est me qui me fait dire que c’est une très bonne formule.
Il y a encore des entreprises qui sont réfractaires au télétravail et arc-boutées sur le présentiel. Nous leur rappelons que ce n’est pas la mode, ce n’est pas la tendance et surtout ce n’est pas l’avenir.
Leur positionnement est sans doute lié au fait que le manager n’est pas assez en confiance avec lui-même, il pense qu’il ne peut pas manager à distance. Ce problème, qu’il avait déjà en présentiel, s’est accéléré avec le digital.
C’est la raison pour laquelle, chez Sublica, on propose à nos clients des accompagnements sur le management à distance.

Antoine, vous habitez à Rouen, vous travaillez depuis 7 ans chez Sublica dont le siège est à Paris. Comment gérez-vous ces aller-retours ?
Antoine Ojeda : On a la chance de pouvoir aménager notre temps. C’est une organisation : je pense ma semaine de travail avec les tâches que je peux réaliser au bureau, celles que je peux faire de chez moi et celles que je réserve à mes temps de trajet dans le train et qui ne nécessitent pas de connexion : rédaction de contre-rendu ou de mails qui peuvent être envoyés plus tard.
La clé du télétravail et de cette organisation, c’est d’après moi l’organisation et l’auto-motivation.

Timothée, vous êtes associé avec Eric sur des sujets d’acquisition de talents et de fidélisation des collaborateurs par le digital. Vous animez également un podcast hebdomadaire – Lundi au Soleil – dans lequel vous interrogez des personnes qui ont osé tester de nouvelles méthodes de travail. Quelles grandes tendances observez-vous ?
Timothée Le Vert : sur les modes de travail, le premier sujet est le lieu : est-ce que je travaille de chez moi, du bureau ou en dehors du bureau ?
La deuxième question concerne l’organisation du collaborateur : quel sera son rythme de travail ? 100% dans mon entreprise, 50% dans mon entreprise et le reste du temps dans un autre structure ?
D’un point de vue administratif : est-il en CDI ? Est-il indépendant ? A-t-il sa propre structure ? Aujourd’hui, un collaborateur dans une entreprise n’est pas forcément un salarié.
Quand on parle de modes de travail, on pense également à l’animation et la gestion du collaborateur. C’est important de se demander si l’on a la bonne organisation aujourd’hui ? Et si mon entreprise est en croissance, cette organisation sera-t-elle adaptée demain ?
On parle souvent d’entreprise libérée, d’organisation opale, d’holacratie.
C’est également un certain nombre de leviers et d’actions qui peuvent être menées en parallèle, comme par exemple les vacances illimitées.
Je citerais l’exemple de Luko, un assureur qui a mis le concept de vacances illimitées en place depuis un an et cela fonctionne plutôt bien.
Autre exemple, le congé de respiration chez Orange.
On voit que ce sont à la fois des petites et des grandes structures qui mènent ce genre de chantiers.
L’important c’est de tester. Même quand cela ne marche pas, ça apporte des enseignements très importants pour la suite et cela permet de faire évoluer le futur du travail dans sa propre structure.

Eric, on a parlé dans une précédente interview des talents de demain, de leur comportement, de leurs attentes. Quels seraient les modes de travail adaptés à ces profils ?
E.C. : La question ne se pose pas uniquement sur les modes de travail, mais c’est l’adaptation du style de management. Donc c’est ce rapport d’adulte à adulte. Ce qui compte, c’est l’intérêt général ; il faut simplement l’identifier et le définir.
Chaque entreprise a son intérêt, il faut simplement identifier la promesse.

Propos recueillis par Agnès de La Hosseraye

 

Pour voir la vidéo de l’interview, c’est ici : https://www.youtube.com/watch?v=qE6Ds_g2JpY